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J'ai dansé sur les flots
26 février 2012

Le grand saut

Demain, c’est le grand saut. Ce soir, c’est le grand blues.

Six mois, 18 jours et quelques heures, partagés nuit et jour avec un petit bout de nous, et voilà. Demain matin, réveil, nounou, doudou, cartable, rentrée des profs. Alors ce dimanche soir pas comme les autres, je veux me souvenir de tout et tout noter ici, ne rien oublier de toutes ces journées, de toutes ces heures qui se sont égrainées, une à une, petites pépites dans ma vie, petits grains de sable un à un écoulés dans une douceur inouïe, petites miettes de bonheur à jamais gravées dans mon cœur.

Six mois, 18 jours et quelques heures où ma vie a battu au rythme de son cœur, et c’est tout. Pas d’urgence, pas de copies, pas de réveil au milieu d’un câlin. Rien que nous. Rien que nos réveils tendresse jusqu’à plus soif, sa petite main égarée sur mon épaule ou sur ma joue, son tout petit visage éclairé par un sourire au moment où j’allumais la lampe de chevet. Rien que nous, sa bouche contre mon cœur, son petit corps endormi dans mes bras jusqu’à ce que, lui si léger, je finisse par le trouver lourd, jusqu’à avoir des fourmis dans la main et des crampes dans le bras. Rien que sa petite main cherchant à attraper ma chemise, ses petits doigts maladroits frottant ses yeux fatigués avant la sieste.

Six mois, 18 jours et quelques heures, à le regarder changer, à voir ses yeux s’ouvrir sur le monde, à sentir sa main cramponner mon doigt, puis, de plus en plus sûre, découvrir ma joue, mes cheveux, ou le toucher d’un pull en laine. A regarder son visage contre mon sein et à m’émerveiller de cette infinie douceur, de cet immense cadeau de la vie, à trembler de peur de le perdre et à remercier le ciel de m’avoir offert cette si douce responsabilité. A découvrir les goûts qui le font sourire et ceux qui lui font faire la grimace, à l’observer hésiter sur son tapis et finir sur le ventre, ses grands yeux tout étonnés de cette pirouette inattendue.

Six mois, 18 jours et quelques heures à faire connaissance avec lui, à apprendre son rythme, à comprendre ses regards, ses gestes maladroits, à découvrir cette esquisse de petit homme et à imaginer ce qu’il pourra être. A caresser ses cheveux minuscules en inscrivant chaque trait de son visage dans ma mémoire. A faire provision de tendresse, de douceur, de câlins... Je n’aurais jamais imaginé en avoir une faim à ce point inassouvie...

Demain, le monde ne s’arrête pas de tourner, non. Mais quand même. Sur ma petite planète, dans mon petit univers si doux, c’est un grand tremblement de terre.

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